La position de Bernard Javaudin est totalement inacceptable, Monsieur l’inspecteur académique parle de solidarité, alors que son calcul est purement comptable !
A vous de juger...
Moins d'heures aidées pour les élèves handicapés
L'auxiliaire de vie scolaire assiste l'élève handicapé pour lui permettre de suivre sa scolarité le plus ordinairement possible. : Jérôme Fouquet
Les besoins en auxiliaires de vie scolaire auprès d'enfants handicapés explosent. L'inspection d'académiede Loire-Atlantique a réduit de trois heures toutes les demandes supérieures à six heures.
Une décision radicale
« Mon fils est handicapé moteur et visuel avec un taux d'invalidité de 80 %. Et pourtant, il suit une scolarité normale dans un collège ordinaire de la métropole nantaise », explique une maman. Son garçon de 12 ans, l'année dernière en sixième, bénéficiait d'une auxiliaire de vie scolaire, AVSI, pour son suivi en classe. « Trois heures dans la semaine pour l'aider à lire les énoncés en mathématiques, explique-t-elle, l'aider à lui tenir son compas ou équerre. Une aide aussi pour se décharger de l'organisation de ses cahiers et autres affaires pratiques. »
Devant les bienfaits de cet apport, les parents font une demande de 9 h par semaine auprès de la maison départementale du handicap, (MDPH). Cette dernière leur notifie, après étude du dossier, seulement six heures. « Et là, j'apprends, par le réseau, que je n'aurai que la moitié de ces aides. Tous les dossiers de plus de six heures vont se voir supprimer trois heures », déplore la maman.
300 enfants en attente
L'inspection d'académie confirme cette situation dans un courrier daté du 9 septembre. « Je réduis de trois heures une grande partie des accompagnements afin de dégager des moyens nécessaires pour assurer la prise en charge de toutes les demandes de la MDPH », explique l'inspecteur d'académie, Bernard Javaudin.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes pour étayer cette décision. Depuis la création de la MDPH en 2006, les moyens de l'Éducation nationale pour pourvoir aux besoins d'auxiliaires de vie ont doublé. Pas assez pour suivre la demande des parents, notamment en Loire-Atlantique. Au 30 juin dernier, la MDPH a autorisé 13 698 heures hebdomadaires d'AVSI pour 1 426 élèves. « Nous n'avions que 11 470 heures disponibles. 231 élèves restaient en attente, rapporte Bernard Javaudin. Le bilan actualisé fin août tendait davantage vers 250, voire 300 élèves pour 3 000 heures en plus. »
Une nécessaire solidarité
L'inspecteur d'académie est catégorique : « Il n'est pas acceptable de laisser ces 300 élèves handicapés sans aucun accompagnement parce que leur notification est plus récente. » Les élèves ne bénéficiant que de trois heures ne seront pas concernés par cette mesure. Comme les autres enfants aux handicaps lourds. Cette décision va davantage toucher les jeunes souffrant par exemple des troubles dits des « dys » (dyslexie, dysgraphies, dyspraxies.) « Avec la MDPH, nous avons commencé des démarches pour accompagner ces enfants-là. Il faut réussir à former les enseignants à d'autres outils et ainsi éviter le recours à des AVSI. Je reconnais que ce travail est long et ne peut répondre tout de suite à la demande. D'où ma décision. »
Élisabeth BUREAU.
Ouest-France